Coronavirus (COVID-19) : un nouveau protocole sanitaire applicable !

Temps de lecture : 7 minutes

Le Gouvernement vient de publier la mise à jour du protocole sanitaire national pour la rentrée, applicable depuis le 1er septembre. A quelles nouveautés organisationnelles s’attendre ?

Les règles sanitaires générales qui s’imposent à tous

  • Information des salariĂ©s

Les mesures de protection concernant les salariés ou toute personne entrant sur le lieu de travail sont diffusées auprès des salariés par note de service après avoir fait l’objet d’une présentation au comité social et économique. Elles peuvent être intégrées dans le règlement intérieur de l’entreprise.

Concernant l’information des travailleurs détachés, le Gouvernement rappelle que l’employeur peut utiliser des vidéos et des fiches métiers, traduites en différentes langues, disponible sur le site du Ministère du travail.

  • « RĂ©fĂ©rent COVID-19 »

Depuis le 24 juin 2020, les entreprises doivent désigner un « référent COVID-19 », pratique qui avait déjà été recommandée par certaines organisations professionnelles. Son rôle est de s’assurer de la mise en œuvre des mesures sanitaires définies et de l’information des salariés.

Notez que dans les petites entreprises, ce référent COVID-19 peut être le dirigeant lui-même.

  • HĂ©bergement de travailleurs

Lorsque les employeurs assurent l’hébergement des travailleurs, ils vérifient que les gestes barrières sont respectés, en privilégiant par exemple le logement en chambre individuelle.

Dans le cadre de son obligation de vigilance, le maître d’ouvrage ou le donneur d’ordre doit s’assurer que le sous-traitant direct ou indirect respecte les règles relatives à la santé et sécurité du travail, et donc celles relatives à l’hébergement.

  • Utilisation des vestiaires

L’utilisation des vestiaires est organisée de façon à respecter les mesures d’hygiène et de distanciation physique d’au moins un mètre (une jauge peut permettre de garantir le plein respect de cette mesure). Les vestiaires (casiers) sont à usage individuel et font l’objet d’un nettoyage journalier avec un produit actif sur le virus SARS-CoV-2.

  • Travailleurs « Ă  risque » de dĂ©velopper une forme grave de covid-19 : vigilance !

L’employeur doit accorder une vigilance toute particulière aux travailleurs présentant un risque de développer une forme grave de covid-19 et à ceux qui partagent leur domicile avec une personne à risque de développer une forme grave de covid-19, qui doivent reprendre le travail à compter du 1er septembre 2020.

Pour rappel, la liste des personnes à risque de développer une forme grave de covid-19 comprend :

  • les femmes enceintes au 3ème trimestre de la grossesse,
  • les personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques (asthme, bronchite chronique…),
  • les personnes atteintes d’insuffisances respiratoires chroniques,
  • les personnes atteintes de mucoviscidose,
  • les personnes atteintes d’insuffisances cardiaques (toutes causes),
  • les personnes atteintes de maladies des coronaires,
  • les personnes avec antĂ©cĂ©dents d’accident vasculaire cĂ©rĂ©bral,
  • les personnes souffrant d’hypertension artĂ©rielle,
  • les personnes atteintes d’insuffisance rĂ©nale chronique dialysĂ©e,
  • les personnes atteintes de Diabète de type 1 insulinodĂ©pendant et de diabète de type 2 ;
  • les personnes avec une immunodĂ©pression :
  • â—‹ personnes atteintes de pathologies cancĂ©reuses et hĂ©matologiques, ou ayant subi une transplantation d’organe et de cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques ;
  • â—‹ personnes atteintes de maladies inflammatoires et/ou auto-immunes recevant un traitement immunosuppresseur ;
  • â—‹ personnes infectĂ©es par le VIH ;
  • les personnes atteintes de maladie hĂ©patique chronique avec cirrhose ;
  • les personnes prĂ©sentant une obĂ©sitĂ© avec un indice de masse corporelle (IMC) Ă©gal ou supĂ©rieur Ă  40 ;
  • les personnes âgĂ©es de 65 ans et plus.

Comme jusqu’alors, l’employeur doit privilégier le télétravail lorsque cela est possible, sur demande des intéressés et, si besoin, après échange entre le médecin traitant et le médecin du travail, dans le respect du secret médical.

Lorsque le télétravail n’est pas possible, le travail présentiel doit être assorti de mesures de protection renforcées et :

  • l’employeur doit fournir au travailleur concernĂ© des masques chirurgicaux, afin qu’il en porte sur le lieu de travail, dans les transports en commun, lors des trajets domicile-travail, et en dĂ©placements professionnels (le masque doit ĂŞtre changĂ© chaque fois qu’il est mouillĂ© ou souillĂ©, ou après une durĂ©e de 4 heures) ;
  • l’employeur doit amĂ©nager son poste de travail (bureau dĂ©diĂ© ou mise en place d’écrans de protection en plus du port du masque) ;
  • le travailleur doit veiller Ă  l’hygiène rĂ©gulière de ses mains.

Le salarié à risque de forme grave de covid-19, tout comme son employeur, peut solliciter la médecine du travail afin de préparer le retour en présentiel à son poste de travail et étudier les aménagements de poste possibles.

Les salariés les plus vulnérables pourront, quant à eux, être placés en activité partielle, si le médecin traitant l’estime nécessaire. Pour rappel, il s’agit des personnes :

  • atteintes d’un cancer Ă©volutif sous traitement (hors hormonothĂ©rapie) ;
  • atteintes d’une immunodĂ©pression congĂ©nitale ou acquise :
  • â—‹ mĂ©dicamenteuse : chimiothĂ©rapie anticancĂ©reuse, traitement immunosuppresseur, biothĂ©rapie et/ou corticothĂ©rapie Ă  dose immunosuppressive,
  • â—‹ infection Ă  VIH non contrĂ´lĂ©e ou avec des CD4 < 200/mm3,
  • â—‹ consĂ©cutive Ă  une greffe d’organe solide ou de cellules souches hĂ©matopoĂŻĂ©tiques,
  • â—‹ liĂ©e Ă  une hĂ©mopathie maligne en cours de traitement ;
  • âgĂ©es de 65 ans ou plus et qui ont un diabète associĂ© Ă  une obĂ©sitĂ© ou des complications micro ou macrovasculaires ;
  • dialysĂ©es ou prĂ©sentant une insuffisance rĂ©nale chronique sĂ©vère.
  • TĂ©lĂ©travail

Le télétravail reste une pratique recommandée par le Gouvernement. En fonction des indicateurs sanitaires, les autorités sanitaires peuvent convenir avec les partenaires sociaux d’encourager les employeurs à recourir plus fortement au télétravail.

  • DĂ©pistage

Les entreprises n’ont pas à organiser de campagnes de dépistage virologique pour leurs salariés.

Des campagnes de dépistage peuvent toutefois être menées auprès des salariés sur décision des autorités sanitaires.

  • Gestes barrières et distanciation physique

La distanciation physique et le respect des gestes barrières restent, depuis le début de l’épidémie, des mesures de protection incontournables à mettre en œuvre.

Afin de maintenir la distanciation physique, des dispositifs de séparation entre salariés, ou entre salariés et autres personnes présentes sur le lieu de travail (clients, prestataires), de type écrans transparents, peuvent être mis en place par l’employeur pour certains postes de travail (ex. accueil, open-space).

Un espace de 4 m² par personne ne s’impose plus depuis le mois de juin 2020, mais reste néanmoins un outil proposé à titre indicatif, afin de garantir une distance minimale d’un mètre de chaque côté d’un individu et ainsi d’éviter le risque de contact.

  • Port du masque systĂ©matique

A compter du 1er septembre 2020, le port du masque grand public est systématique au sein des entreprises (et des associations) dans les lieux collectifs clos (salles de réunion, open-space, couloirs, vestiaires, bureaux partagés etc.).

L’employeur peut organiser de façon ponctuelle des alternatives au port du masque systématique avec des mesures de protection correspondant au niveau de circulation du virus dans le département, selon que le lieu de travail se trouve en zone verte, orange ou rouge.

Dans le cas du bureau individuel, le port du masque ne s’impose pas dès lors qu’il n’y a qu’une personne présente.

Les dérogations au port du masque

  • Des adaptations possibles

Des adaptations à ce principe général pourront être organisées par les entreprises pour répondre aux spécificités de certaines activités ou secteurs professionnels après avoir mené une analyse des risques de transmission du virus et des dispositifs de prévention à mettre en œuvre.

Ces adaptations doivent être discutées avec les salariés ou leurs représentants.

Pour organiser ces adaptations, l’employeur doit tenir compte du niveau de circulation du virus dans le département d’implantation de l’entreprise (ou de l’établissement) selon sa zone d’activité, qui distingue :

  • les dĂ©partements oĂą l’état d’urgence sanitaire est dĂ©clarĂ© [niveau de rĂ©fĂ©rence], oĂą le port du masque est systĂ©matique, sans dĂ©rogation possible ;
  • les dĂ©partements dĂ©clarĂ©s par les pouvoirs publics zone de circulation active du virus (notamment en raison d’un taux d’incidence pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours supĂ©rieur Ă  50) [niveau 1] ;
  • les dĂ©partements oĂą le taux d’incidence pour 100 000 habitants sur les 7 derniers jours se situe :
  • â—‹ entre 11 et 50 [niveau 2],
  • â—‹ jusqu’à 10 inclus [niveau 3].

Le taux d’incidence, publié par Santé Publique France, s’applique à partir du lundi suivant sa publication.

  • Des « pauses » au port du masque

Le protocole indique qu’il est possible de retirer « temporairement » son masque à certains moments dans la journée, dès lors qu’un certain nombre de mesures sont prises, par exemple l’existence d’une extraction d’air fonctionnelle ou d’une ventilation ou aération adaptée.

Plus la circulation du virus sera importante, plus les mesures Ă  respecter seront nombreuses :

  • dans les zones « vertes » Ă  faible circulation (incidence infĂ©rieure Ă  10 /100 000 habitants), elles sont de 4 ordres :
  • â—‹ ventilation/aĂ©ration fonctionnelle et bĂ©nĂ©ficiant d’une maintenance,
  • â—‹ existence d’écrans de protection entre les postes de travail,
  • â—‹ mise Ă  disposition des salariĂ©s de visières,
  • â—‹ mise en Ĺ“uvre d’une politique de prĂ©vention avec, notamment, la dĂ©finition d’un rĂ©fĂ©rent Covid-19 et une procĂ©dure de gestion rapide des cas de personnes symptomatiques ;
  • dans les zones « orange » Ă  circulation modĂ©rĂ©e (incidence comprise entre 10 et 50/100 000 habitants), s’ajoutera une double condition : la facultĂ© de dĂ©roger au port permanent du masque sera limitĂ©e aux locaux de grand volume et disposant d’une extraction d’air haute ;
  • dans les zones « rouges » Ă  circulation active du virus (tenant compte notamment d’une incidence supĂ©rieure Ă  50 pour 100 000 habitants), s’ajoutera aux prĂ©cĂ©dentes conditions une condition additionnelle de densitĂ© de prĂ©sence humaine dans les locaux concernĂ©s : la facultĂ© de dĂ©roger au port permanent du masque ne sera possible que dans les locaux bĂ©nĂ©ficiant d’une ventilation mĂ©canique et garantissant aux personnes un espace de 4 m² (par exemple, moins de 25 personnes pour un espace de 100 m²).

Précisons qu’il ne s’agit que d’un retrait « temporaire » du masque.

Ainsi, plusieurs situations sont envisagées par le protocole.

Dans les lieux collectifs clos

Dans les cas où la dérogation est possible, le salarié qui est à son poste de travail peut ranger son masque à certains moments de la journée et continuer son activité. Il n’a pas la possibilité de quitter son masque pendant toute la durée de la journée de travail.

L’entreprise pourra adapter, selon sa zone d’activité, les « pauses » au port du masque.

Par ailleurs, certains métiers dont la nature même rend incompatible le port du masque pourront justifier de travaux particuliers afin de définir un cadre adapté.

Dans les bureaux individuels

Pour les salariés travaillant seuls dans un bureau (ou une pièce) nominatif, ils n’ont pas à porter le masque dès lors qu’ils se trouvent seuls dans leur bureau.

Dans les ateliers

Il est possible de ne pas porter le masque pour les salariés travaillant en ateliers dès lors que :

  • les conditions de ventilation / aĂ©ration fonctionnelles sont conformes Ă  la rĂ©glementation,
  • le nombre de personnes prĂ©sentes dans la zone de travail est limitĂ©,
  • ces personnes respectent la plus grande distance possible entre elles, y compris dans leurs dĂ©placements, et portent une visière.

En extérieur

Pour les travailleurs en extérieur, le port du masque est nécessaire en cas de regroupement ou d’incapacité de respecter la distance d’un mètre entre personnes.

Dans les véhicules

La présence de plusieurs salariés dans un véhicule est possible à la condition du port du masque par chacun (grand public ou chirurgical pour les personnes à risque de forme grave), de l’hygiène des mains et de l’existence d’une procédure effective de nettoyage / désinfection régulière du véhicule.

Dans les lieux ayant le statut d’établissements recevant du public

Rappelons que le port du masque est obligatoire dans les lieux recevant du public, Ă  savoir :

  • les salles d’audition, de confĂ©rence, de rĂ©union, de spectacle ou Ă  usage multiple, y compris les salles de spectacle et les cinĂ©mas ;
  • les restaurants et dĂ©bits de boissons ;
  • les hĂ´tels et pensions de famille ;
  • les salles de jeux ;
  • les Ă©tablissements d’éveil, d’enseignement, de formation, centres de vacances, centres de loisirs sans hĂ©bergement ;
  • les bibliothèques, centres de documentation ;
  • les Ă©tablissements de culte ;
  • les Ă©tablissements sportifs couverts ;
  • les musĂ©es ;
  • les Ă©tablissements de plein air ;
  • les chapiteaux, tentes et structures ;
  • les hĂ´tels-restaurants d’altitude ;
  • les Ă©tablissements flottants ;
  • les refuges de montagne ;
  • les gares routières et maritimes ainsi que les aĂ©roports ;
  • les magasins de vente, centres commerciaux ;
  • les administrations et banques ;
  • les marchĂ©s couverts.

Source : Ministère du travail, actualité du 31 août 2020 : Protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de COVID-19

Coronavirus (COVID-19) : un nouveau protocole sanitaire applicable ! © Copyright WebLex – 2017

Rechercher sur le site